Le Touquet-Paris-Plage : Front de mer

Le Touquet- Paris-Plage occupe une position géographique unique sur le territoire de la Côte d’Opale. Située sur la rive gauche de l’embouchure du fleuve côtier de la Canche, elle se situe à l’articulation de grands milieux naturels : les dunes, les falaises, les estuaires et les marais qui offrent une grande richesse de paysages et d’habitats naturels. Cet ensemble géographique et paysager est aujourd’hui en partie protégé grâce au Conservatoire du littoral mais aussi aux Conservatoires d’espaces naturels. La pointe Nord du Touquet est classée parmi les sites naturels classés du département du Pas-de-Calais. De plus, par sa position, la commune jouit d’une grande ouverture sur la Manche et dispose d’une longue plage qui s’étend sur près de 12 km offrant un panorama d’exception sur la mer mais aussi sur les falaises du sud-est de l’Angleterre.

Le Touquet Paris-Plage s’est développé suite à l’essor du tourisme balnéaire et climatique au cours du XIX^ème siècle. Dans les représentations publicitaires de la station, on retrouve l’argument de la forêt et de la santé.  L’image de la ville est donc à la fois rapportée à son front de mer, aux activités de plage, mais aussi à ses bois et son climat. Ces représentations s’appuyaient donc sur les qualités de la « ville jardin », sur le lien entre la ville et le patrimoine naturel. C’est également à cette période que la station balnéaire voie la construction de deux premières digues (la digue Atlantic et la digue Ridoux) ainsi que la création d’un tram sur le front de mer (entre 1909 et 1914), puis en 1922, la digue-promenade qui voit le jour en partie haute et offrant une large esplanade, lieu privilégié de promenade mais aussi de manifestations artistiques et culturelles.

Les années 1960 voient apparaître une digue basse dédiée à l’automobile avec 1200 places de stationnement et qui intègre des « patios » et près de 800 cabines de plage dont les couleurs conservées aujourd’hui sont héritées de Jean Dubuffet.

Trois enjeux majeurs pour le front de mer de demain :

Acclimater l’urbanisation aux enjeux littoraux écologiques

La « ville jardin » du 21^ème siècle est celle d’un espace public où se superposent harmonieusement milieu urbain intense et zones perméables végétalisées. Pour ce faire, deux axes de travail s’imposent :

• Création d’une continuité dunaire et littorale : à l’échelle de la baie d’Authie, il s’agit de créer un nouveau lien entre les dunes nord et sud interrompues par le site actuel ; ce trait d’union porte l’intérêt majeur d’une continuité des dynamiques naturelles antérieures à l’époque Daloz.
• Renaturation: à l’échelle du périmètre d’étude (dont 72% des surfaces sont aujourd’hui minérales), il s’agit de réinventer la croisette dans une vision d’un espace public désimperméabilisé et acclimaté à de nouvelles pratiques, avec de nouveaux espaces de fraîcheur et d’ombrage (plantations, ombrières) pour retrouver du confort urbain dans l’espace public.

Transformer le socle des digues en promenade de mer à haute valeur d’usages

La reconquête du front de mer passe par le renversement des pratiques en donnant au piéton l’espace aujourd’hui dédié à la voiture et qui neutralise aujourd’hui toute appropriation vertueuse de l’espace.

• Accessibilité à la plage : il s’agit tout d’abord de rapprocher l’usager de la mer par une facilitation des accès à la plage depuis les axes urbains majeurs perpendiculaires. Ceci va de pair avec un apaisement radical des mobilités afin de redonner la priorité aux modes doux.
• Renouvellement programmatique: dans le même temps, le front de mer du Touquet doit trouver dans son offre d’usages une attractivité tous publics et qui apporte une dynamique nouvelle plus homogène tout au long de l’année (notamment pour les résidents permanents). Ainsi, de nouveaux espaces de jeu et de sport de plage sont créés pour renouer avec l’ambition d’un front de mer « quatre saisons » vivant et attractif.

Renouveler l’image du front de mer & l’identité touquettoise

Enfin, un enjeu de renouveau se dégage dans une continuité historique par la mise en valeur :

• du patrimoine bâti, avec la révélation des séquences urbaines marquantes sur le front bâti et le questionnement de leur rapport à l’espace public
• du patrimoine littoral, avec une réflexion sur les espèces animales et végétales locales à renforcer ou restaurer
• du patrimoine typique que sont les patios, les cabines et le plongeoir, avec la révélation de ces « objets » touquettois par une signalétique unique et une accessibilité facilitée, ou leur repositionnement judicieux en tant que polarités urbaines majeures.