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L’agence de paysage BASE (Franck Poirier, Bertrand Vignal et Clément Willemin) a développé une approche singulière, le “jardin tout terrain”, auquel la Ville de Paris, contre toute attente, a adhéré. En témoigne cette aire de jeux qui fait la part belle, malgré l’émoi des parents, autant à l’intrépidité qu’à l’intelligence des enfants. Plus qu’un objet, un territoire.

Un dimanche après-midi de janvier, un gamin s’époumone au sommet de la nouvelle aire de jeux du parc de Belleville, à Paris, pour attirer l’attention de sa maman, affolée de ne plus le voir. A la découverte de cette aire pour enfant inhabituelle, elle n’est pas le seul parent à ressentir une sourde appréhension, laquelle contraste avec l’apparente sérénité des habitués du lieu, qui se révèleront nombreux.

De fait l’aire, de bas en haut, malgré le froid vif, est pleine d’enfants, du bébé qui marche à peine aux jeunes ados. “Comme prévu, les enfants se font parfois un peu mal – des petits bleus, de petites chutes – mais il n’y a pas de vrai danger”, assure, amusé, Clément Willemin, l’un des trois associés de l’agence BASE*. Que les enfants prennent des risques (toutes proportions gardées bien sûr) était justement le but de cette opération.

“Nous avons travaillé en volume car il était impossible de le faire en plan et difficile même en 3D. Nous avons donc construit une première maquette, que nous avons modélisée en infographie et qui nous a permis de faire une autre maquette, trois en tout, pour vérifier les hauteurs de chute, les distances de sécurité et ainsi coller à la pente que les enfants ne tombent jamais de plus haut que leur propre hauteur.”

Interview de Christophe Leray.